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LA GALERE
Maman chérie je ne descends pas,
Je reste au chaud dans ma tanière
Et bien blotti au fond de toi.
C'était merveilleux ce mystère.
Mais cette nuit, entre vos draps,
Doucement, tu parlais de moi.
Et tu disais à mon papa,
J'ai peur qu'on l'envoie faire la guerre,
Notre fils quand il grandira,
Ce petit garçon qu'on espère.
Bien sûr vous vous parliez tout bas.
J'ai l'oreille fine, et peu fière,
Tu disais, on parle de guerre,
De pollution, d'atrocités de ci, de là,
Il faut le protéger le gars
Qu'à nous deux on a voulu faire.
Quand sur la terre il sera là,
Faudrait plus voir de la misère,
Et les gratte-ciels, les gravats,
Les avions qui tombent à terre,
Les trains qui ne s'arrêtent pas.
C'est aux papas et non aux mères,
De faire cesser tout cela ;
Papa a dit : on ne peut pas,
Sur la terre c'est la galère.
Alors maman, pardonne moi,
Je reste là, dans ma tanière.
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